SUR MESURE

Histoire

Si c'est au XVIIe siècle en Équateur que l'artisanat du panama débute avant de connaître un premier essor au XVIIIe sous le nom de "Jipijapa" (d'après le nom de la petite ville d'où il serait originaire) ou "Montecristi" (où sont les meilleurs tisserands), l'histoire du "sombrero de paja toquilla" ne rayonne véritablement que lorsqu'il devient le "panama" …

C'est parallèlement au développement du cacao que va s'épanouir la grande époque du panama, alors présent dans toutes les plantations. Le métier est déjà relativement organisé quand en 1835, un espagnol ambitieux fait fortune grâce à l'export des fameux chapeaux qu'il expédie dans le golfe du Panama où il ouvre un comptoir, à la croisée de ceux qui suivent la ruée vers l'or californien.

 

 

 

 

 

 

 

À partir de là, l'élégant chapeau s'exporte massivement vers les Etats-Unis (220 000 en 1839), et son commerce en expansion pousse Cuenca (plus loin à l'intérieur du pays) à proposer sa propre production, accessible aux moins fortunés.

Du côté européen, il faut attendre 1855 pour que Paris découvre ce chapeau lors de l'Exposition Universelle, durant laquelle un fino offert à Napoléon III lance la mode dans la capitale.

On le nomme ainsi "panama", confondant port de provenance et pays d'origine, et aussitôt le voici devenu le chapeau de grand luxe préféré par la haute société en voyage, dont la célébrité rayonnera désormais sur le monde entier.

 

 

 

 

 

 

Confection

La fabrication du panama commence par la sélection de la paja toquilla, la "paille de chapeau", qui provient du palmier Carludovica Palmata sur lequel se forment des feuilles déployées en éventail. D'une longueur d'un mètre et d'un centimètre de diamètre, on appelle ces jeunes pousses les "cogollos" et celui qui les coupe, le "pajero". Une fois coupées, les feuilles sont regroupées en ballots et transportées vers le village. Là, avec un couteau, on entaille la pousse par le milieu pour libérer les feuilles les plus tendres des nervures et des filaments. Suivent alors différentes étapes de lavage, séchage et blanchissage à l'issue desquelles la sélection finale s'effectue selon des critères de souplesse, dimension, blancheur et finesse. Plus la fibre est fine, plus long est le temps de tissage, plus rare sera le panama …

Fabrication

Le tisserand choisit la paille en fonction du chapeau qu'il veut confectionner (fino, superfino…). Il débute par la rosette (centre de la calotte) avec huit fibres formant des croisillons, puis au fur et à mesure de son tissage, ajoute de nouvelles pailles jusqu'à réaliser la taille qu'il souhaite pour la calotte. Cette première partie exige beaucoup de méthode et d'habileté.

La calotte est ensuite placée sur une forme, elle-même posée sur un socle à trois pieds. Le tisserand travaille debout et tisse avec trois doigts, qu'il trempe régulièrement dans l'eau pour maintenir l'humidité de la paille. Une fois la calotte achevée, il tisse le bord avant de laisser le finisseur le remailler vers l'intérieur pour en faire une arête parfaite que l'on nomme "rematé".

À cette étape de la fabrication, le panama doit encore être formé par un modiste qualifié : traditionnellement, il assouplit la calotte sur une forme de bois avec de la vapeur et un maillet, avant de repasser le bord ou l'apprêter. La confection se termine par l'application d'une garniture intérieure qui sert à fixer l'ovale, et enfin bien sûr, par le choix d'un bandeau.

La Chapelière sélectionne ses calottes chez les meilleurs artisans d'Équateur, selon des critères intransigeants : finesse de la trame, régularité du tissage et perfection du bord. Elle vous propose ainsi des panamas d'une qualité peu commune, même en Équateur !